Étiquettes de vin

Se démarquer avec modération…

L’ère des certitudes appartient au passé. La réduction de la consommation et la croissante compétition des vins étrangers sont autant de motifs d’inquiétude pour les viticulteurs. Ces dernières années ont vu les étiquettes de vin prendre un virage créatif, passant du sobre au complexe, se transformant parfois en véritables œuvres artistiques.

Cette réflexion gagne du terrain, même parmi les petits producteurs de vins. Se distinguer est devenu impératif dans un marché français complexe et intensément compétitif. Un exemple frappant de cette approche est le succès des vins des Chartreux, avec leur trilogie centrée sur les chats : “La nuit tous les chats sont gris” (photo), “Chamasûtra” et “Je donne ma langue au Chat“…
Présenter des étiquettes non conventionnelles devient un levier stratégique et commercial de premier plan pour les vignerons. Celles-ci attirent le regard du client, favorisent la mémorisation du vin et offrent une manière de se distinguer de la concurrence. Cependant, cette stratégie comporte des risques qu’il faut appréhender. Il est essentiel de se réinventer tout en conservant son identité et ses valeurs.

Séduire de nouveaux publics ?
En transformant l’étiquette en une véritable œuvre d’art grâce à des artistes ou des graphistes, les vignerons en font un support de création artistique, dépassant ainsi sa fonction informative. Cette approche peut se révéler bénéfique en ciblant certains marchés, notamment les jeunes adultes et les femmes, mais elle peut également compromettre la crédibilité du vin et altérer son identité.
Il est primordial de trouver un équilibre en évitant des changements d’étiquettes trop fréquents et des créations excessivement excentriques. L’étiquette demeure le porteur d’authenticité du produit et de son histoire, et certaines appellations peuvent être moins adaptées à cette démarche que d’autres.